« Je m’appelle GisL, et suis née en 1938 la dernière de cinq filles. On habitait Vich dans le Canton de Vaud où mon père était vigneron ; il aurait bien aimé avoir un garçon pour reprendre son activité, mais à cette époque ce n’était pas un travail pour une femme.
Je voulais faire l’École des Beaux-Arts à Vevey, mais mon père n’a pas voulu, c’était pour les filles de rien du tout, pas pour ses filles à lui, donc les arts créatifs « No No… ».
Le jour où je vis une annonce qui demandait une jeune-fille au pair dans une famille américaine à New York, je partis car j’avais enfin obtenu civilement ma liberté.
Il me fallait, cependant, un travail plus intéressant et grâce à des amis j’ai pu postuler pour devenir hôtesse de l’air pour PanAm ; ceci m’a permis de voyager dans le monde entier.
Une rencontre lors d’un vol m’a permis de me joindre à une entreprise de la parfumerie ce qui m’a permis quelques années plus tard de revenir en Suisse où ma mère était proche de la fin de vie.
Finalement à 50 ans j’ai découvert mon mari, l’amour plutôt et je suis tombée amoureuse pour la première fois de ma vie, je crois… J’ai arrêté de travailler et avec mon mari, nous avons pris une retraite anticipée. Nous avons restauré des maisons, on a adoré créer ; mon mari aurait dû être architecte.
Moi je me suis trouvée dans quelque chose de très naturel, c’est à dire créatif car je suis créative en fait. Le marketing tout ça c’est derrière moi, mais la créativité c’était mon dada.
Puis de retour à Genève, suite à une opération, je retrouvais mes anciens amours « les Beaux-arts » et ces perpétuelles envies de créativités.
En feuilletant divers magazines je découvrais des images qui me projetait dans des perspectives de création.
Je découpais avec passion des sujets que j’intégrais dans mes tableaux ; le résultat était surprenant car en regroupant des formes je recomposais un processus inimaginable.
Le collage, une vraie passion. »
Hommage à GisL décédée le 30 juillet 2018
